La Suisse dans le noir à cause des partis divisés ?

Les attaques viennent de tous les côtés.

Les Verts reprochent à Simonetta Sommaruga de faire avancer trop lentement le tournant énergétique et de «s’éparpiller». L’UDC a également exprimé cette semaine des critiques acerbes à l’encontre de la ministre. Le parti exige toutefois le contraire de ce que demandent les Verts: Simonetta Sommaruga devrait renoncer à la stratégie énergétique «qui a échoué». Selon eux, «le pays a besoin de nouvelles centrales nucléaires!»

Ils critiquent le tournant énergétique à long terme qui ne peut pourtant pas régler la crise qui est en train de se passer. Le vrai problème, dont les politiques à Berne devraient se saisir au plus vite, se situe en effet dans le présent, Poutine coupe le robinet de gaz et l’Europe court à la pénurie d’énergie. En même temps, après les sanctions prisent contre la Russie, cela était très prévisible…

L’UE réagi avec force. Elle veut réduire drastiquement la consommation de gaz, de -15% d’ici au printemps. L’Espagne a déjà adopté des mesures radicales pour augmenter l’efficacité énergétique. L’Allemagne lance une campagne massive pour inciter les citoyens à économiser l’énergie.

La France parle « rationnement » et « pass énergétique ».

En Suisse, rien de concret pour le moment, mise a part 3 scénario possible cet hivers. Simonetta Sommaruga ne voulait tout d’abord pas parler d’économies. Après tout, il ne fera froid qu’en hiver. Elle a désormais annoncé vouloir «sensibiliser» la population à la fin du mois d’août, sans toutefois préciser ce que cela signifierait concrètement. «Nous gaspillons d’énormes quantités d’énergie», déclare Stella Jegher, responsable du département politique chez Pro Natura. «Rien qu’au niveau de la consommation quotidienne, l’industrie, l’artisanat et les ménages pourraient économiser environ un tiers de l’électricité sans même s’en rendre compte. Mais pour cela, il faut des directives et des incitations au niveau politique.»

«Le plus grand potentiel se trouve dans les maisons, déclare Gallus Cadonau, directeur de l’Agence Solaire Suisse. Les constructions modernes à énergie positive économisent autant d’énergie que peuvent en produire quinze centrales nucléaires par an. Si, en plus, les toits et façades des propriétaires et des PME sont utilisés à des fins solaires, la Suisse peut remplacer chaque année deux centrales nucléaires comme celle de Mühleberg.»

Au lieu de se pencher sur ces considérations, les parlementaires préfèrent toutefois reprocher à la ministre de l’Energie de ne pas avoir correctement préparé le pays à la crise.

Noah Heynen, patron de l’entreprise solaire Helion, déclare: «La conseillère fédérale Sommaruga fait un très bon travail. Les conditions au Conseil fédéral et au Parlement ne semblent pas vraiment faciles.» Selon lui, le tournant énergétique est de toute façon incontournable. Le manque de progression que critiquent les Verts ne serait pas de la faute de la ministre de l’Environnement. Noah Heynen poursuit: «Le plus gros problème est la bureaucratie excessive. Et ce sont les cantons et les communes qui en sont responsables.»

L’association faîtière de l’économie AEE Suisse critique également les excès du fédéralisme. La conseillère fédérale pourrait toutefois tout à fait faire davantage, affirme le directeur Stefan Batzli – par exemple en ce qui concerne le développement de l’énergie solaire: «Nous pourrions nous atteler à la réalisation de grandes installations alpines.» Le plus gros obstacle réside ici aussi dans les complications administratives: actuellement, les lois sur l’aménagement du territoire ne permettent pas du tout de grands projets comme celui-ci. «C’est là qu’interviennent les juristes de l’administration fédérale, explique Stefan Batzli. Ils doivent être plus créatifs face à la crise énergétique qui nous menace.»

L’imagination plutôt que les paragraphes pourrait accélérer le tournant énergétique. Seulement voilà: l’UDC, parti à la critique la plus virulente envers Simonetta Sommaruga, n’a aucun intérêt à ce que la transition énergétique soit effective. Elle exige de nouvelles centrales nucléaires et une prolongation de la durée de vie des centrales existantes. Petit hic, la Suisse n’a pas de durée de vie fixe pour les centrales nucléaires. C’est ce qu’affirme Wolfgang Denk, directeur de Swissnuclear, l’association des exploitants de centrales nucléaires. Dans les scénarios actuels de la Confédération, les centrales de Beznau, Gösgen et Leibstadt restent couplées au réseau pendant 60 ans au maximum.

Est-il possible d’allonger cette durée? «En principe oui, répond Wolfgang Denk, tant que les rééquipements nécessaires sont possibles et que les centrales peuvent être exploitées de manière sûre et rentable.»

Dans les faits, la centrale nucléaire de Mühleberg a été arrêtée pour des raisons économiques – et non techniques ou politiques. Une chose est claire: les réacteurs existants fonctionneront au moins jusqu’en 2030. 

Les groupes énergétiques suisses se sont depuis longtemps convertis à l’énergie solaire. Que pensent-ils du débat à Berne? «Les grands obstacles de la transition énergétique sont de nature systémique», déclare Thomas Porchet de l’entreprise d’électricité Axpo. La personne qui dirige le département de l’énergie ne joue donc qu’un rôle secondaire.

Source: Blick

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Faudra-t-il baisser le chauffage à la maison cet hiver ?

SUISSE :⚡️

«C’est en tout cas une recommandation» expliquai Gui Parmelin pendant la conférance de presse de mercredi. «Il existe aujourd’hui un risque concret de pénurie de gaz à l’échelle européenne (…) La Suisse ne dispose d’aucune installation de stockage de gaz propre et dépend donc entièrement des importations, alors que les flux de gaz russe vers l’UE sont en chute libre. Jusqu’à trois quarts des livraisons de gaz en Suisse se font via l’Allemagne.

(…) Le remplissage des réservoirs se poursuit, certes, mais il est plus lent que souhaité et il est de plus en plus probable qu’ils ne pourront pas couvrir les besoins normaux durant l’hiver avenir, et que notre consommation de gaz devra donc être réduite. Nous ne sommes pas encore en situation de pénurie (…) Si les installations de stockage ne peuvent pas être remplies comme prévue, une situation de pénurie ne peut pas être exclue pour l’hiver prochain».

«Nous ne sommes pas une île, la guerre en Ukraine et la crise énergétique globale touchent aussi la Suisse. Dans ce contexte, il n’y a aucune certitude sur ce qui nous attend», a ajouté la conseillère fédérale chargée de l’Energie Simonetta Sommaruga.

Quatre scénario sont prêts pour faire face à une pénurie de gaz, allant du statu-quo à une pénurie persistante.

Pas l’heure à la panique.

Si la Suisse s’approchait d’une pénurie, le Conseil fédéral se contenterait dans un premier temps «d’appeler les consommateurs de gaz naturel à réduire leur consommation». Il n’y aurait alors rien de contraignant, mais si cela ne suffisait pas, le bâton arrivera avec «la possibilité de restrictions très concrètes, par exemple en ne chauffant plus les piscines, bâtiments inoccupés ou salles de gym», a dit Guy Parmelin.

Dans un premier temps, la Confédération lancera des appels à la réduction de la consommation dans le cadre d’une campagne de communication nationale. Les entreprises équipées d’installation biocombustibles seront aussi appelées à se préparer à acheter du mazout, même plus cher, et à tester la commutation (passage du gaz naturel au mazout).

En cas de pénurie persistante, un contingentement serait mis en oeuvre. Dans un premier temps, «les ménages privés et les services essentiels, comme les hôpitaux, ne seront pas touchés», a rappelé Guy Parmelin. Mais il n’y aura sinon pas d’exception.

«Chacun doit se remettre en question»

Invité dans l’émission Forum de la RTS Guy Parmelin précise le type d’économies que peuvent faire les particuliers: «Chacun doit se remettre en question et voir ce qu’il peut économiser. On parle de gaz, mais cela vaut aussi pour l’électricité.»

«Les spécialistes disent que l’on peut facilement économiser entre 20% et 30% de l’énergie. Songez simplement à tous les appareils qui restent en veille ou à la manière de se chauffer. Il y là un potentiel qu’il s’agit d’exploiter», développe le conseiller fédéral.

«Le rôle de l’Etat est de tout faire pour garantir un bon approvisionnement du pays en gaz et en électricité. Nous voulons à tout prix éviter une rupture de l’approvisionnement, ce qui aurait un fort impact sur les entreprises. On risquerait ensuite d’avoir une crise économique qui viendrait s’ajouter», conclut le ministre de l’économie.

A la questions de savoir si le prix du chauffage allait encore augmenter, il répond que cela dépend des différents contrat mais «qu’en baissant le chauffages par exemple de un degré ou deux, vous allez économiser du gaz et rendre service à l’approvisionnement économique du pays et à l’industrie et vous allez aussi diminuer la pression dans votre porte monnaie.

En parallèle l’état lui va tout faire pour essayer d’éviter d’arriver à ces extrémités, maie des conséquences sur les prix, il va y en avoir en tout cas cette année et certainement l’année prochaine. (…)»

Et vous ? Pensez vous que la Suisse manquera d’énergie cet hiver ? A quel point serons nous touché ? Faîtes-vous de (nouvelles) économies ? Lesquels ?

Des solutions ? Exprimez vous à ce sujet dans les commentaires!

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