Le président Zelensky risque de ne même pas être présent pour la conférence internationale sur la reconstruction de son pays.

SUISSE/UKRAINE:

Une conférence internationale sur la reconstruction de l’Ukraine se tiendra le 4 et 5 juillet à Lugano (TI), sous un dispositif de haute sécurité. Plus d’un millier de personnes sont attendues, dont des ministres ukrainiens, écrit le «SonntagsBlick».

Mais «La probabilité que le président Zelensky vienne à Lugano est pour le moment plutôt faible», indique Michael Steiner, le porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Simonetta Sommaruga, la ministre suisse des Transports, devrai être présente pour épauler le chef des affaires étrangères, Ignazio Cassis. Par contre, Guy Parmelin, le responsable de l’Économie, ne devrait pas se rendre à Lugano, mais à Bad Ragaz (SG) pour un autre événement: les 30 ans de la Banque mondiale.
Et il enchaînera directement avec un voyage en Afrique du Sud.
Un planning qui serai prévu de longue date.
Pour le reste de la délégation du Conseil fédéral, cela reste à voir…

D’autres comme Emmanuel Macron (Président français) ou Boris Johnson (Premier ministre britannique), entre autres, pourraient aussi être de la partie.

Et vous… que feriez-vous en temps que président ?
– Feriez-vous le déplacement pour assister à une conférance entièrement dédiée à la reconstruction de votre pays ? 
Ou
– En tant que président resteriez-vous dans votre pays pour ne pas « fuir » la guerre ?

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Berne devra réduire par deux ses achats de vaccins anti-Covid en 2023 et devra faire le point sur ce qu’est aujourd’hui la neutralité suisse.

SESSION D’ÉTÉ DU PARLEMENT:

Vaccins.

Le débat sur le nombre de doses de vaccins anti-Covid aura agité toute la session d’été du Parlement. Il aura finalement tourné à l’avantage du Conseil des États. Le crédit d’engagement pour acheter des vaccins en 2023 s’élèvera à 560 mio de francs. La Conférence de conciliation a choisi jeudi de suivre la variante la moins chère par 14 voix contre 12, contre l’avis du National.

La Confédération ne pourra acheter que deux fois moins de doses que prévu.

Le Conseil national aurait voulu suivre la stratégie de vaccination du Conseil fédéral, basée sur le principe de la redondance pour la protection de l’ensemble de la population. La Chambre du peuple avait du coup approuvé un crédit d’engagement de 780 millions de francs pour l’achat de 14 millions de doses d’ici à 2023, soit 7 millions à Moderna et 7 millions à Pfizer.

«Le Conseil des États a accepté cette stratégie, mais uniquement pour les personnes à risque. Il a donc réduit le crédit d’engagement à 560 millions de francs pour l’achat de 7 millions de doses en tout», a rappelé Anna Giacometti au nom de la commission. C’est cette variante qu’a choisie la Conférence de conciliation. Les contrats devront donc être renégociés.

Pour rappel, le Parlement avait déjà approuvé l’achat de vaccins anti-Covid en 2022. D’un montant initial de 314 millions de francs, il a été revu à la baisse à 234,3 millions, après la mise au jour du fait que la Confédération aurait signé des contrats pour des montants non encore avalisés par le Parlement. Berne a annoncé la semaine dernière qu’une enquête était en cours.

Neutralité suisse.

Le Conseil fédéral devra présenter un rapport sur la neutralité helvétique. Le Conseil des États a adopté ce jeudi un postulat de sa commission de politique extérieure en ce sens. Le rapport devra porter sur les limites en matière de droit de la neutralité (survols, livraisons d’armes, adhésion à l’OTAN ou coopération avec cette organisation, entre autres) et sur l’utilisation prévue de la marge de manœuvre de la politique de neutralité (sanctions: imposition et exécution).

Ce sont les sanctions de la Suisse et la politique de neutralité menée par le Conseil fédéral dans la guerre en Ukraine qui sont à l’origine du postulat.

«C’est une bonne chose que la Suisse mène un débat sur la neutralité suite à cette guerre», a souligné Benedikt Würth au nom de la commission. «Aujourd’hui, il est mené exclusivement dans les médias. Mais il doit aussi être intégré dans le processus parlementaire», a-t-il expliqué.

«Depuis l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, il y a effectivement beaucoup de questions sur la neutralité», a reconnu le président de la Confédération Ignazio Cassis. «Notre neutralité n’est pas une construction figée. Nous devons sans cesse l’adapter à la réalité».

«Depuis le dernier état des lieux de la neutralité en 1993, notre environnement a beaucoup changé», a-t-il encore souligné. «À l’époque, nous n’étions pas encore membres de l’ONU, alors qu’aujourd’hui, nous siégeons au Conseil de sécurité», a-t-il cité en exemple. De temps en temps, notre politique de neutralité doit être revue afin de s’assurer qu’elle préserve au mieux nos intérêts et nos valeurs», s’est-t-il expliqué.

Il faut donc, selon le Tessinois, «une analyse approfondie et une discussion sur ce que nous entendons aujourd’hui par neutralité et sur la manière dont nous voulons la concevoir». Le chef de la Diplomatie suisse a d’ailleurs demandé en mars déjà le mandat d’un nouveau rapport sur la neutralité.

Débat sur le prix de l’essence, nouvelles centrales nucléaires et violences domestiques.

Le Conseil national a refusé la proposition de l’UDC de réduire les taxes sur l’essence, malgré l’énergie déployée lors des débats qui ont été vigoureux.

La construction de nouvelles centrales nucléaires restera interdite. Le Conseil des États a balayé par 24 voix contre 8 la motion de Hansjörg Knecht qui aurait voulu modifier la loi sur l’énergie nucléaire afin de rendre à nouveau possible un jour la création de nouvelles centrales.

Le Conseil fédéral devra mener des campagnes nationales de prévention des violences domestiques, sexuelles et fondées sur le genre. Elles couvriront différentes formes de violence et s’adresseront à différents publics, ainsi qu’aux potentiels agresseurs. Après le Conseil des États, le National a adopté jeudi par 127 voix contre 50 une motion de la sénatrice Marianne Maret, visant à ce que la Suisse respecte ses obligations internationales en la matière.

Pour rappel, notre pays s’est engagé en ratifiant la Convention d’Istanbul.

Résumé des séances du 30 mai au 17 juin 2022 : ici.

ActionsSuisse

Du matériel de guerre «à moitié suisse» pourra être envoyé à l’Ukraine

Le Conseil fédéral a clarifié sa position sur les exportations de matériel de guerre. Il profite de sa marge de manoeuvre pour autoriser certains envois.

La Suisse ne livrera pas de matériels de guerre directement en Ukraine et continuera d’interdire aux pays qui en ont acheté de les livrer ensuite à l’Ukraine. Telle est la décision prise vendredi par le Conseil fédéral, pieds et poings liés par la loi sur la neutralité.

En revanche, celui ci a ouvert une possibilité: des armes «en partie» suisses pourront finir sur le front de guerre.

Dans son communiqué, il prend exemple sur deux demandes de l’industrie des armes en Suisse, qui voudraient exporter des pièces détachées vers l’Italie et l’Allemagne. Elles concernent «des composants de lance-roquettes antichar et de composants destinés à la défense aérienne». Bien qu’il reconnaisse que les deux transactions présentent le risque que certains des composants soient utilisés dans du matériel de guerre livré ensuite à l’Ukraine, il les a tout de même autorisées.

Pas plus d’«une moitié suisse».

Seule une condition: Les pièces suisses ne doivent pas représenter plus de 50% de la valeur du produit guerrier final.

«La loi fédérale sur le matériel de guerre permet aux entreprises suisses de participer aux chaînes de valeur internationales de l’industrie d’armement», dit le Conseil fédéral.

Les conseillers fédéraux sous pression internationales.

Selon le «Tages Anzeiger», la décision a été prise après de longues discussions internes au Conseil fédéral et, surtout, sous de fortes pressions internationales. Il est par exemple raconté comment les conseillers fédéraux ont été sollicités à plusieurs reprises lors du Forum économique mondial de Davos par des ministres européens ou des représentants de l’OTAN, invitant le gouvernement à être moins stricte dans son inteprération des lois sur la neutralité.

La ministre de la Défense Viola Amherd a été soumise à de fortes pressions lors du WEF de Davos. Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, la ministre néerlandaise de la Défense Kajsa Ollengren, le ministre danois de la Défense Morten Bødskov et la sous-secrétaire américaine à la Défense Kathleen Hicks avaient tous le même message :

«Changez votre attitude obstinée et permettez au moins indirectement le transfert de matériel de guerre suisse vers l’Ukraine.»

Le Danemark, l’Allemagne et la Pologne ont même soumis des demandes écrites à cet effet.

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